Le Trône de l'Antiquité

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Les crucifiés sur la route de Meereen et la route de Capoue à Rome

Dans le huitième tome intitulé Les Noces pourpres, Daenerys désire se rendre à Meereen, l’une des plus grandes cités esclavagistes. Sur la route de Yunkaï, d’où elle part, jusqu’à Meereen, cent soixante-trois jeunes esclaves sont cloués sur le bord de la route :

« Mais le pire de tout, c’est qu’ils avaient cloué un petit esclave sur chacune des bornes milliaires de la route côtière en provenance de Yunkaï, les y avaient cloués vivants, tripes à l’air et un bras constamment tendu pour indiquer la direction Meereen. Comme il conduisait l’avant-garde, Daario avait ordonné de retirer de là les gosses suppliciés pour en épargner le spectacle à Daenerys, mais elle, aussitôt informée du fait, avait exigé qu’ils y soient laissés. “Je veux les voir, avait-elle dit. Je veux voir chacun d’eux, je veux les compter, je veux voir chacun d’eux, je veux les compter, je veux contempler leurs visages. Et je veux me rappeler.” »

– George R. R. Martin, Les Noces pourpres, Paris, Éditions Pygmalion, 2001, p. 344

Cela fait grandement penser aux crucifiés de la route de Capoue à Rome après la défaite de Spartacus lors de la troisième guerre servile :

« 120 [...] Les nombreux fuyards qui se sauvèrent de la bataille allèrent chercher un asile dans les montagnes : Crassus les y poursuivit. Ils se distribuèrent en quatre bandes, qui se battirent jusqu’au moment où ils furent totalement exterminés ; à l’exception de six mille, qui, faits prisonniers, furent crucifiés tout le long de la route de Capoue à Rome. »

– Appien, Les Guerres civiles à Rome, trad. par J.-I. Combes-Dounous, Livre I, Paris, Les Belles Lettres, 1993, p. 168

Daenerys, elle, a décidé de se venger, une fois la cité prise :

« “Je veux vos meneurs, leur annonça-t-elle. Livrez-les, j’épargnerai tous ceux d’entre vous qui n’ont été que leurs acolytes.
– Combien ? demanda une vieille entre deux sanglots. Combien vous en faut-il pour nous épargner ?
– Cent soixante-trois”, répondit-elle.
Et elle les avait fait clouer sur des poteaux de bois tout autour de la plaza, chacun d’eux pointant le doigt vers le suivant. Une rage implacable bouillonnait en elle lorsqu’elle en avait donné l’ordre, une rage qui lui donnait l’impression d’être un dragon vengeur. Mais, plus tard, la vue de leur agonie sur les poteaux, quand elle passait par là, leurs gémissements qui vous écorchaient l’oreille, l’odeur de tripes et de sang qui vous…
Elle écarta le miroir en fronçant les sourcils. C’était juste. Oui, juste. Je le devais. Pour ces enfants. »

– George R. R. Martin, La Loi du régicide, Paris, Éditions Pygmalion, 2003, p. 203