Viserys Targaryen et sa fin en or
L’Antiquité est une source d’inspiration et parfois, pas pour le meilleur.
Dans le Trône de fer, Viserys voulait à tout prix retrouver son royaume, son trône, sa couronne, qu’il a donné sa petite sœur en mariage à Khal Drogo, le chef de la tribu des Dothrakis. Avec lui et ses hommes, il pensait pouvoir conquérir Westeros. Seulement, par manque de patience, il explose lors d’un banquet et menace sa propre sœur. Le Khal lui donne alors ce qu’il désire mais peut-être pas tout à fait comme Viserys l’imaginait :
« Quand l’or fut parvenu à un point de fusion suffisant, Drogo tendit les bras par-dessus les flammes,
saisit le chaudron, rugit : “Couronne voici ! Couronne pour roi-carriole !” et le renversa d’un coup
sur la tête de l’étranger que Daenerys avait eu pour frère.
Le son qu’émit Viserys Targaryen lorsque le coiffa cet abominable heaume de fer, ce son n’avait rien
d’humain. Ses pieds trépignèrent frénétiquement la terre battue, s’alanguirent, s’immobilisèrent.
Sur la poitrine dégoulinaient peu à peu d’énormes larmes d’or qui, en se figeant, consumaient le tissu
de soie écarlate…, mais sans qu’eût seulement perlé la plus infime goutte de sang.
Il n’était pas un dragon, songea Daenerys avec un bizarre détachement. Le feu ne tue pas le dragon. »
– George R. R. Martin, Le Donjon rouge, Paris, Éditions Pygmalion, 1999, p. 157
« 27. Pendant que Crassus hésitait et délibérait sur ce qu'il devait faire, les barbares se saisirent de lui,
et le placèrent de force sur ce cheval. Ses soldats voulurent le reprendre, et une lutte s'engagea : la victoire
resta quelque temps incertaine. Enfin elle se déclara pour les barbares, soutenus par des renforts qui, se trouvant
dans la plaine et tout préparés pour ce coup de main, devancèrent les Romains placés sur la hauteur. Là périrent une
partie de notre armée et Crassus lui-même, soit qu'un des siens lui ait donné la mort pour qu'il ne fut pas pris
vivant, soit qu'il ait été tué par les Parthes, après avoir reçu de graves blessures. Telle fut la fin de Crassus :
les Parthes, du moins à ce qu'on rapporte, versèrent dans sa bouche de l'or fondu, en l'insultant par des sarcasmes ;
car, malgré ses immenses richesses, il avait une telle soif d'en amasser de nouvelles qu'il plaignait et regardait
comme pauvres ceux qui ne pouvaient, avec leurs revenus, nourrir une légion. La plupart de nos soldats parvinrent,
à travers les montagnes, dans un pays ami ; mais une partie tomba au pouvoir des barbares. »
